L'efficacité de la technique

Premier exemple

Un de mes amis s’est (selon moi) fait ses films sur notre relation. Tout d’un coup, au lieu de se voir toutes les semaines (ou presque), ce n’était même pas une fois par mois. Lorsqu’on se voyait, il était tout le temps en train de dire des choses négatives sur notre relation. Cela se passe comme dans un couple, quand celui qui veut partir se comporte de telle façon que l’autre parte.

Un soir, j’ai vraiment de la peine à l’idée de perdre mon ami. Puis, dans la nuit, j’ai ce rêve :

Je roule avec ma zzr (c’est une moto). Je suis dans un genre de canyon aride, de la couleur du Salagou, je roule à gauche. Je croise un gars sans le voir. Ma zzr tombe, il ne reste plus rien (plus de moteur, plus de roue, plus de cadre ...).
Je vais à un endroit pour acheter une autre moto. J'explique que la position de conduite de la zzr ne va pas. Ce n'est pas grave pour moi, mais il faut une position moins sportive et plus droite. Cela peut être un scooter ou une BMW d'occasion. Le gars en face me dit qu'il n'a pas cela.

Voici sa traduction.

Mon ami m’a vendu la zzr. Au début, il me disait qu’il la considérait encore comme la sienne. La zzr code mon ancien ami. Lorsque je roule avec, dans le rêve, cela parle de notre relation, quand on est tous les deux à côté, quand on se voit. Le canyon aride parle de la sècheresse de notre relation. La couleur du Salagou est particulière (la terre est rouge) et ne ressemble pas aux autres paysages aux alentours. Cela code son nouveau comportement qui ne ressemble pas à ce qu’il y a eu durant longtemps.

Rouler à gauche (être à l’ouest) code le fait que je suis inconscient d’un certain nombre de choses et en particulier de ce qui a déclenché son soudain changement envers moi. Le gars que je croise sans le voir (dans le rêve, je ne le vois pas, mais il faut noter cela quand on note son rêve), c’est lui, je le vois rarement maintenant, mais ce n’est plus comme avant : on se voit physiquement, mais humainement, on ne se voit plus. La zzr qui tombe, c’est mon ami qui me laisse tomber. Il ne reste plus rien de la zzr : il ne reste plus rien de notre relation, de notre amitié.

La moto que je veux acheter d’occasion, c’est la relation avec mon ancien ami que j’aimerais récupérer.
La position de conduite de la zzr qui ne va pas, c’est son comportement qui ne va pas.
Ce n'est pas grave pour moi : je veux bien être conciliant.
Une position plus droite : qu’il soit franc et me dise ce qu’il y a.
Scooter ou BMW : véhicule sage (on est droit quand on conduit sur ce genre de véhicule) et pas un véhicule de course, peu confortable à conduire et dangereux. C’est ce que j’aimerais qu’il soit.
Le vendeur qui dit qu’il n’a pas cela : mon ancien ami qui ne veut pas continuer de relation avec moi.

Le bon décodage de ce rêve m’enlèvera presque toute la peine de perdre mon ancien ami : disons 95 % !!!
C’est pour cela que mon inconscient m’envoie le rêve et pour cela que moi, je dois le décoder.
C’est un travail à deux !

Le résultat du décodage du rêve (ne presque plus avoir de peine causée par la perte d’un ami) est l’objectif de tout cela. Le reste, l’intérêt pour les rêves ou son pénible décodage, n’est que le moyen d’y arriver.

L’efficacité de la technique, c’est l’action du bon décodage du rêve. Ici l’action est clairement visible et instantanée. Ce n’est pas le cas en général !

En général, si le rêve est correctement décodé, on peut se dire : « Et alors ? Qu’est-ce que cela peut m’apporter d’avoir décodé mon rêve ? » On peut aussi être juste content d’avoir décodé son rêve. On ne sait pas encore ce qu’il a changé chez nous, mais nous ressentons que c’est une bonne chose qu’il ait été décodé. Il y a un troisième cas plutôt rare : le rêve est décodé, mais nous ne pensons pas que c’est le cas, on pense avoir pris une fausse piste.

Dans ces trois derniers cas, l’action est en dessous du champ de conscience, car le bon décodage du rêve ne modifie rien qui ne soit perceptible sur l’instant. C’est plus tard, si nous sommes attentifs (et la chose n’est pas aisée à percevoir) que des petits changements auront lieu. Cette aptitude à s’observer dépend de chacun. Si vous avez fait des stages (de type gestalt, psychodrame, PNL ou autre) cela vous donnera un avantage pour percevoir vos progrès. Si au contraire, vous faites des raisonnements, courts dans le temps, cela sera bien plus difficile !

Deuxième exemple

J’ai eu des dizaines et des dizaines de rêves (assez espacés) pour résoudre mon problème de sommeil. Pour chacun d’entre eux, pour savoir s’il a agi, je n’avais pas d’autres choix que d’évaluer cela au matin de la nuit suivante. Sur l’instant, je ne peux rien savoir de son efficacité !

Comme mon problème de sommeil était énorme, je savais qu’il me faudrait beaucoup de rêves pour que je puisse le régler. Mis à part un seul d’entre eux (je parle de cela dans la section « Les grands rêves »), je n’ai pas perçu leur action. J’ai perçu le cumul de leurs actions (l’évolution de mon sommeil sur une longue période avec de nombreux rêves) mais, rien de perceptible la nuit suivante chacun de ces rêves.

Troisième exemple

Lors d’une séance, la moitié des rêves de la semaine me parlaient de mon excès d’humour. C’était pour le réduire. Moi, je pensais que mon humour était une qualité. J’étais débutant et mon interprète très expérimentée. Elle m’avait invité à la laisser me guider pour prendre cette piste. Je reviendrai sur cette série de rêves dans une prochaine version de ce site.
Pour chaque rêve, elle me demandait si sa piste (trop d’humour) me parlait. Je lui ai répondu : « C’est possible » pour trois d’entre eux, « Je vous écoute » pour trois autres et « Rien de particulier » pour deux autres. À la fin de la séance, je m’étais dit que nous avions pris une fausse piste et cela arrive, bien évidement ! À partir de ce jour-là, je ne raconterai plus mes blagues. J’observerai cela une semaine ou deux après : sur l’instant, on ne peut rien percevoir.

À partir de cette séance et en huit rêves, je ne suis plus monsieur rigolo !!!

Bien sûr, il y aura des séances où peu de rêves seront décodés. C'est normal, c’est comme cela. Beaucoup de possibilités peuvent expliquer cela.

Il y a par contre une constante : les rêves ne nous améliorent que dans les domaines qu’ils ont décrits. Ils ne peuvent pas nous parler (au second degré) de notre susceptibilité et guérir des problèmes de peur.

Si sur une longue période, disons quelques centaines de rêves, vous n’évoluez pas, c’est que ce qui est fait ne va pas : vous ne décodez pas vos rêves !